C’est souvent avec les drames que les consciences s’éveillent à la réalité du changement climatique, comme celui qui a durement touché Valence en Espagne en novembre. La compassion que nous devons à nos voisins espagnols ne doit pas nous faire oublier que ces phénomènes naturels seront partout monnaie courante, même ici. Nous avons tout(e)s un ami, une connaissance qui subit encore aujourd’hui dans sa vie, sa maison, son emploi les affres des inondations de la mi-octobre. A chaque fois, on invoque à raison la faute au développement urbain. En fait, c‘est l’artificialisation des sols à outrance qui est en cause. Les aménageurs de tout poil ont oublié que les cours d’eau n’ont que faire de tout ce qui cherche à les canaliser et les détourner afin de construire lotissements, commerces, zones d’activités, routes et parking. C’est aussi le cas pour l’évacuation des eaux pluviales. Notre ville en est un parfait exemple. Artificialisée à 90% de la voie ferrée au bois des roches, les grandes pluies transforment rapidement les rues en torrents qui trouvent difficilement à s’évacuer. Et pour faire face, la taille des tuyaux d’évacuation qu’on enterre en artificialisant un peu plus a été multipliée. Tout le monde le sait aujourd’hui, il faut changer de modèle en réduisant la place du goudron et du béton pour laisser la terre et la végétation jouer leur rôle d’absorbeur, et pourtant ça continue ! La municipalité a raté maintes occasions de renaturer plus profondément en réalisant des aménagements tous très minéraux pour les places de la mairie, de Ber, Yvonne et Jeannine Trihoreau ou encore la rue Berlioz. Le projet d’aménagement de la place Marcel Carné et plus largement de l’emprise de la galerie marchande offrent des occasions de se rattraper. Encore faut-il le vouloir vraiment !
Christian Piccolo, Isabelle Catrain-Goudeau, Denis Berton, Bertrand Granado