La majorité a rompu l’égalité entre les groupes politiques en votant un règlement intérieur du conseil municipal qui réduit de moitié l’espace de l’opposition pour s’exprimer dans le bulletin municipal.
Elle s’inscrit
dans la remise en cause insidieuse de la démocratie à l’œuvre depuis plusieurs
mois dans le pays. Elle participe à cette petite musique de fond selon laquelle
la parole des minorités politiques serait illégitime.
Cet acte
politique dit la nostalgie d’un temps révolu où le fait majoritaire faisait du
conseil municipal une assemblée des gagnants des élections, oublieuse de celles
et ceux qui n’avaient pas « bien » voté. Une époque où l’on
considérait qu’être minoritaires c’était avoir toujours tort et réduisait au
silence jusqu’au prochain scrutin.
Madame
le Maire démontre son incapacité à reconnaître que 53% des voix ce n’est pas
100%, que l’exercice démocratique du pouvoir c’est aussi de tenir compte du
résultat des élections
Une
volonté de dissoudre l’esprit démocratique de nos institutions est à l’œuvre. Elle
est dans l’attitude du « cause toujours… » à l’égard des groupes
minoritaires. Elle est dans le refus de faire de l’assemblée municipale un lieu
de débat (la majorité ne s’exprime quasiment jamais. Relisez les comptes-rendus
pour vous en convaincre). Elle transparait dans des commissions réduites à la portion
congrue, dans l’annonce des décisions avant leur adoption par le conseil
municipal. Elle est dans l’organisation de concertations pour la forme et
l’autopromotion. Elle est dans le cumul des mandats autant que possible.
Nous
sommes loin des aspirations de nos concitoyens en général pour une démocratie
participative, accentuées par le premier confinement et confirmées par une
acceptation relative du second.
Dans le
contexte bizarre qui est notre quotidien où l’urgence sanitaire fait l’état
d’exception, si nous n’y prenons pas garde, si nous n’exerçons pas notre
vigilance individuelle et collective, nous aurons l’honneur de nous souvenir
mais la honte d’avoir oublié que la démocratie est un exercice et pas un
discours aux accents faux.
Ne pas
céder à l’air du temps est notre volonté, quoiqu’il nous en coûte d’abnégation.
Christian Piccolo,
Isabelle Catrain, Denis Berton, Christine Desmond.
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