L’actualité met sous les feux de la rampe l’énorme somme des euros que le gouvernement s’apprête à mettre à la disposition de l’économie pour éviter la récession. L’événement est largement disséqué, commenté et critiqué comme il se doit par les experts patentés ou auto-proclamés. Pour notre part, nous ferons seulement observer la rapidité avec laquelle le dogme de la rigueur budgétaire et de la baisse de la pression fiscale, présentée comme la « mère » du redressement jusqu’à l’état d’urgence sanitaire, a cédé le pas à la relance généreusement financée par le contribuable. Comme quoi, la vérité en économie dépendant aussi des circonstances et des difficultés à affronter.
Chacun (e)
aura également entendu la référence insistante à l’épargne accumulée pendant le
confinement pour dire qu’il va bien falloir lui trouver une utilité, sans,
soulignons-le, préciser que cette épargne forcée ne concerne pas tout le monde,
loin s’en faut. C’est une évidence mais elle mérite d’être rappelée : les
riches se sont enrichis et les pauvres se sont appauvris pendant le
confinement. Sur ce point, pas de changement.
Une fois de
plus, obnubilés par l’obsession de retrouver la situation passée, peu sont ceux
qui alertent sur la continuation du creusement de cette inégalité et surtout ce
qui en découle la vraie inquiétude qui doit être accordée à la répartition de
la richesse. Parce que là aussi, nous sommes à la limite du supportable.
Mais nous
comprenons bien que derrière le sujet de l’épargne, il y a surtout un appel à
consommer, à dépenser notre argent. Quel changement par rapport à la modération
salariale ou la réforme des retraites qui émaillaient jusque-là le discours
dominant !
L’intérêt que
nous voyons très directement à ce changement, c’est que là chacun (e) peut agir
sans distinction parce que nous pouvons choisir. Choisir d’acheter ou de ne pas
acheter le superflu. Choisir d’acheter mieux et mieux adapter à notre besoin. Choisir d’acheter dans les magasins et non par
internet. Choisir d’acheter chez les commerçants et non dans les grandes
surfaces. Choisir d’acheter des produits locaux et non des produits importés de
l’autre bout de la terre.
Chacun (e) à
sa mesure et à sa façon peut le faire. Pas une idée en l’air mais un geste concret,
du quotidien, qui compte pour l’avenir écologique et solidaire que, pour notre
part, nous continuons ardemment à soutenir.